Repérer et formaliser les savoirs alpins émergents sur les chiens de protection confrontés aux meutes de loups : 28 enquêtes d’éleveurs et de bergers entre 2018 et 2021

Après une première publication en 2018, nous vous proposons une deuxième édition de notre ouvrage recensant les savoirs émergents sur les chiens de protection.

Avec les éleveurs, ce sont aussi les bergers qui nous livrent désormais leur retour d’expérience. Et ce retour est d’une très grande richesse.

En alpage, en colline, les bergers salariés mettent en œuvre les chiens de protection qui leur sont confiés par les éleveurs. Comment se fait la passation de pouvoir, comment se gère une meute de chiens de protection que l’on n’a ni choisie, ni éduquée, comment l’on rattrape ou complète l’éducation des plus jeunes de ces chiens, enfin, comment l’on modère les interactions avec les visiteurs : sur tous ces thèmes, éleveurs et bergers engagent un dialogue fécond qui se répond d’un entretien à l’autre.

Au total, ce sont 28 professionnels aguerris, reconnus par leurs pairs à ce titre, qui esquissent des savoirs neufs en cours de fabrication dans les Alpes après un siècle et demi de disparition. En 30 ans à peine, une centaine de meutes de loups se sont installées dans les Alpes et en Provence. Dans ce temps finalement très court, celui d’une génération, c’est au contact d’une rude confrontation avec des loups territorialement installés qu’éleveurs et bergers ont dû inventer les savoirs de demain avec les races de chiens d’hier : Montagne des Pyrénées, Abruzzes, Anatolie, Mastin espagnol ou encore Estrella portugais.

Ces savoirs reflètent différentes façons de faire dans une grande diversité de contextes. D’année en année, ils se confrontent au réel, s’interrogent, se peaufinent. Loin de toute certitude, éleveurs et bergers, éleveuses et bergères confortent cependant leur maîtrise des chiens de protection face au double enjeu de stopper le prédateur mais de laisser passer le visiteur. Les services pastoraux alpins mettent au service de tous les acteurs ces nouveaux acquis. Ils tiennent à remercier l’Agence nationale de Cohésion des Territoires pour avoir apporté son concours financier à cette action avec le soutien des deux Conseils régionaux AURA et PACA.