À l’initiative du réseau COADAPHT, des chercheurs scientifiques issus de divers organismes (Cnrs, Cerpam, INRAE, Institut Agro Montpellier & OFB) ont analysé le niveau de véracité de l’affirmation si souvent lue ou entendue, non seulement en France mais aussi à Bruxelles et ailleurs en Europe :
« (En France) seul un petit nombre d’éleveurs concentre la majorité des attaques (de loup). »
Ils ont travaillé par analyses statistiques à partir de la base nationale de données Géoloup, qui recense chaque année toutes les attaques ayant donné lieu à des victimes, suivies de demandes de constats par leurs éleveurs. Bien sûr, les résultats obtenus à l’échelle des éleveurs et de leurs troupeaux sont rendus anonymes par les chercheurs.
D’abord, les chercheurs confirment que, chaque année, ce sont bien entre 10 et 15 % des éleveurs qui « concentrent » la moitié des attaques constatées au cours de l’année.
Mais ils montrent aussi que les éleveurs qui concentrent les attaques une année donnée ne sont pas les mêmes d’une année à l’autre. En effet, sur une période de 10 ans (2009 – 2018), la majorité des éleveurs impactés ne figurent qu’une année ou deux parmi les éleveurs concentrant les attaques ayant donné lieu à des constats de victimes validées « loup non écarté ».
En conclusion, s’il existe effectivement un phénomène de concentration des attaques de loup à l’échelle d’une année, l’affirmation de départ (« Seul un petit nombre d’éleveurs… »), qui peut laisser supposer que ce sont encore et toujours les mêmes éleveurs, n’est pas exacte sur une période de 10 ans, puisque les éleveurs les plus impactés ne sont majoritairement pas les mêmes d’une année sur l’autre.