Les campas, ces terres en friches, ces versants incultes… Ces terres riches d’une biodiversité spécifique que l’embroussaillement menace. Ce projet s’y intéresse, souhaitant les conserver, les restaurer, il leurs dédie son nom. Animé par le Parc naturel régional du Verdon, c’est grâce au cofinancement de l’Europe dans le cadre du FEADER, de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Département du Var que ce projet a vu le jour.

L’activité pastorale se déploie sur de nombreuses surfaces : pelouses, landes plus ou moins embroussaillées, bois plus ou moins enherbés et embroussaillés. C’est cette mosaïque de milieux qui crée tout l’intérêt pour l’éleveur, le berger et le troupeau. La présence de milieux ouverts (pelouses, landes et bois clairs) est indispensable au maintien de l’activité pastorale. Ces milieux ouverts ont également une biodiversité spécifique : des oiseaux, des papillons comme l’Apollon ou encore le Criquet hérisson.

Se lancer dans la réouverture de milieux c’est se poser de nombreuses questions : quelles zones rouvrir ? Avec quelle forme de travaux ? Quels bénéfices attendus pour la biodiversité, le pastoralisme et la forêt ? Comment va évoluer le milieu après les travaux ? Afin que tous les enjeux soient pris en compte, le Parc et ses partenaires ont sélectionné six sites propices à des essais et expérimentations (cf. carte ci-dessous).

En parallèle de ces questions techniques, reste l’importante question du foncier. En effet, la maîtrise foncière est un préalable à l’action. Sans l’autorisation des propriétaires, pas de coupe ni de travaux de réouverture possible. Des mobilisations foncières sont effectuées pour entrer en contact avec les propriétaires.

APRES LES ETUDES, LES TRAVAUX

En 2022, la commune de Ginasservis a entrepris des travaux de réouverture des milieux sur environ cinq hectares, tandis qu’à Blaron (Castellane), près de quinze hectares ont été soumis à des travaux similaires. A Ginasservis, bien que certains arbres aient été coupés, d’autres ont été préservés pour favoriser leur croissance. Cette initiative poursuit plusieurs objectifs : faciliter la mobilité et l’installation des espèces, permettre le pâturage des troupeaux grâce à la repousse de l’herbe, et créer des zones semi-boisées qui conservent la fraîcheur et l’humidité, ce qui est précieux en période de sècheresse, dans un contexte de changement climatique. De plus, une meilleure visibilité facilitera la protection des troupeaux contre la prédation, et permettra la bonne circulation de toute cette biodiversité des milieux ouverts. Ainsi, le projet de réouverture de milieux bénéficie à la biodiversité, à l’agriculture pastorale et à la sécurité des troupeaux, constituant une approche bénéfique pour tous.

Riche de cette démarche expérimentale, le Parc naturel régional du Verdon souhaite faire de cette action un axe structurant de sa stratégie pastorale et une mise en application concrète de la Trame Verte et Bleue. La volonté est donc de continuer cette action sur d’autres sites avec le même objectif : favoriser le pastoralisme et la biodiversité.

Ensemble des partenaires du projet :