Les chercheurs du réseau COADAPHT ont dressé une synthèse de la situation en France dans une revue scientifique internationale (The Rangeland Journal). Ils montrent que, depuis l’arrivée des premiers loups, le nombre d’animaux d’élevage tués ou mortellement blessés a augmenté jusqu’en 2017 de façon quasi continue et proportionnelle à l’effectif national estimé de loups. Seule l’introduction massive de moyens de protection au début des années 2000 a enrayé un temps cette progression, mais pendant un temps limité, avant que les pertes n’augmentent à nouveau à proportion de l’effectif de loups. Depuis quelques années, en plus des moyens de protection non-létaux, les éleveurs ayant subi plusieurs attaques sont autorisés à procéder aussi à des tirs de défense. Sur la base de leurs expériences dans d’autres pays où les loups ont toujours été présents, les chercheurs suggèrent que les éleveurs soient autorisés à défendre leurs troupeaux avec des tirs, sans avoir à attendre que se soient déjà déroulées plusieurs attaques. La principale raison est qu’un loup ayant déjà obtenu un succès de chasse sur un lieu et à une saison donnée est ensuite bien plus difficile à repousser de ce lieu.

Référence: M. Meuret, C.-H. Moulin, O. Bonnet, L. Garde, M.-O. Nozières-Petit and N. Lescureux. (2021). Missing shots: has the possibility of shooting wolves been lacking for 20 years in France’s livestock protection measures? The Rangeland journal, 42, 401-4013.