En 2019, les Services pastoraux des Alpes, bénéficiant d’un financement par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires dans le cadre de la Convention Interrégionale du Massif des Alpes, ont mené une vaste enquête sur le métier, les profils et les attentes de bergers sous contrat dans le massif des Alpes.

Si l’enquête pastorale, réalisée de 2012 à 2014, a permis d’estimer à environ 800 le nombre de bergers salariés dans les Alpes, ces professionnels, très mobiles sur les territoires et dans leurs activités salariées, restent insuffisamment connus dans leur profil, leur parcours, leurs besoins, leurs difficultés ou leurs attentes. Au total, 142 bergères, bergers et vachers ont été enquêtés entre juin et octobre 2019. Cette enquête a abouti à la publication d’une brochure riche d’enseignements.

La profession de berger apparait tout d’abord comme une passion et un choix de vie axé sur le rapport à l’animal et à la nature. Elle met en œuvre bien des compétences tel que la conduite du troupeau, la capacité d’adaptation et la résistance mentales, auxquels se rajoute aujourd’hui la protection du troupeau face aux loups. Cependant, la précarité de leur condition professionnelle, la rudesse du métier, l’isolement, les difficultés avec leurs employeurs et l’atteinte au sens de leur métier qu’induit la prédation découragent bien des bergers au bout de quelques années. Ainsi, leurs revendications sont principalement sociales : salaire, contrat, conditions de travail et de logement. Quatre bergers sur cinq ne demandent qu’une chose : continuer à pratiquer leur métier malgré les difficultés. Il appartient aux services pastoraux, avec les services de l’Etat et les collectivités territoriales, de tout faire pour leur en donner les moyens !