Une délégation de 5 éleveurs aveyronnais membres de l’ADDEAR 12 (Association pour le Développement Dynamique de l’Emploi Agricole et Rural en Aveyron) sont venus dans le cadre d’un voyage-formation en Aveyron et dans les Alpes-Maritimes, à destination des éleveurs et éleveuses qui envisagent ou se questionnent sur l’intérêt de se doter de moyens de protection pour leur troupeau. Les échanges avaient pour but de permettre aux participants d’y voir plus clair sur les différents impacts de la prédation sur leurs pratiques d’élevage et la pertinence des choix qui peuvent être faits pour protéger leur troupeau. 

Prédation dans les Alpes-Maritimes : le nombre de constats réalisés par les services de l’Etat entre 2010 et 2017, et leur répartition entre les exploitations bénéficiant ou non d’un contrat de protection. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et ont beaucoup interrogé les éleveurs de l’Aveyron.
Le troupeau est quelque part dans cette lande à genêts cendrés…

Pour en savoir plus :

Au cours des 3 jours qu’ils ont passé à Tourrettes-sur-Loup, le CERPAM a réalisé à leur demande une intervention d’une-demie journée sur les thèmes du pastoralisme en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’évolution de la pression de prédation depuis le début des années 1990 jusqu’à aujourd’hui, et des moyens que les éleveurs ont expérimentés et mis en place face à cette prédation.

Ce fut l’occasion d’échanges très intéressants et constructifs entre les éleveurs aveyronnais, la chargée de mission de l’ADDEAR 12, l’éleveuse des Alpes-Maritimes et le CERPAM.

Comment protéger des troupeaux conduits en parcs de pâturage ? Comment le comportement du loup a évolué dans les Alpes-Maritimes ? Comment font les éleveurs pour supporter cette pression ? Comment gérer au mieux des chiens de protection et prévenir les conflits ? Autant de questions débattues au cours de la matinée avant de se rendre sur les parcours de Tourrettes à la rencontre du troupeau qui y pâturent. Comment les chiens vont-ils accueillir 6 personnes inconnues qui arrivent sur le troupeau dans un milieu embroussaillé ? Qu’est-ce qui change dans la garde du troupeau avec ces chiens ?

C’est par l’échange et l’information qu’on crée des liens et rétablit certaines réalités oubliées. Cette matinée a permis de démystifier certains discours et de replacer la question de la coadaptation entre l’activité pastorale et les loups en France au niveau de l’élevage. Avec un cheptel d’un million de brebis, l’Aveyron se sent en effet très concerné !